Méditation de Benoît XVI
La liturgie du jour présente dans l’Évangile le récit de la guérison d'un paralytique que quatre personnes conduisent à Jésus sur un grabat. Voyant leur foi, Il dit au paralytique : "Mon enfant, tes péchés sont remis" (Mc 2,5). Ce faisant, il indique qu'il veut guérir avant tout l'esprit. Le paralytique est l'image de chaque être humain, que le péché empêche d'être libre de ses mouvements, de marcher sur la voie du bien, de donner le meilleur de soi-même. En effet, le mal, en se nichant dans l'âme, emprisonne l'homme dans les liens du mensonge, de la colère, de l'envie et des autres péchés, et peu à peu, le paralyse. C'est pourquoi Jésus, suscitant le scandale des scribes présents, dit tout d'abord : "Tes péchés sont remis" et seulement ensuite, afin de prouver l'autorité qui lui a été conférée par Dieu de remettre ses péchés, ajoute : "Lève toi, prends ton grabat et va-t'en chez toi" (Mc 2,11) et le guérit totalement. Le message est clair : l'homme, paralysé par le péché, a besoin de la miséricorde de Dieu, que le Christ est venu lui donner, afin que, guéri dans son cœur, toute son existence puisse refleurir.
Aujourd'hui aussi, l'humanité porte les signes du péché, qui l'empêche de progresser d'un pas rapide dans ces valeurs de fraternité, de justice et de paix qu'elle s'est pourtant fixées comme objectifs dans des déclarations solennelles. Pourquoi ? Qu'est-ce qui freine son chemin ? Qu'est-ce qui paralyse son développement intégral ? Nous savons bien que, sur le plan historique, les causes sont multiples et le problème est complexe. Mais la Parole de Dieu nous invite à avoir un regard de foi et à avoir confiance, comme ces personnes qui portèrent le paralytique, dans le fait que seul Jésus peut guérir véritablement. Le choix fondamental de mes prédécesseurs, en particulier du bien-aimé Jean-Paul II, a été de conduire les hommes de notre temps au Christ Rédempteur afin que, par l'intercession de Marie Immaculée, il puisse les guérir. Moi aussi, j'ai voulu poursuivre sur cette voie. De façon particulière, avec ma première Encylique Deus caritas est, j'ai voulu montrer Dieu comme source d'amour authentique aux croyants et au monde entier. Seul l'amour de Dieu peut renouveler le cœur de l'homme, et ce n'est que si elle guérit dans son cœur que l'humanité paralysée peut se relever et marcher. L'amour de Dieu est la véritable force qui renouvelle le monde.
Invoquons ensemble l'intercession de la Vierge Marie, afin que chaque homme s'ouvre à l'amour miséricordieux de Dieu et qu'ainsi, la famille humaine puisse être guérie en profondeur des maux qui l'affligent.
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