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12ème Dimanche A - Une âme en bonne santé appartient à quelqu’un qui est capable d’aimer.

Publié le par P. Jean-Christophe Cabanis

Dans cet évangile, Jésus nous fait faire un peu de métaphysique. Il parle de l’âme et du corps. Le corps est visible, alors ce n’est pas difficile de le définir, alors que l’âme est invisible et mystérieuse. Le corps, on sait en prendre soin, on sait lorsqu’il est en bonne ou en mauvaise santé. Mais est-ce qu’on se soucie assez de la santé de l’âme. On l’a vu avec la crise du coronavirus dont nous ne sommes pas encore sortis. La santé a été au centre, et on a pris des mesures radicales, comme le confinement, pour qu’elle soit préservée. Mais l’âme n’est-elle pas passée au deuxième plan, en particulier chez les personnes âgées qui se sont retrouvées encore plus isolées ? Ou chez les jeunes et enfants qui ont été privés de relations en dehors de leur famille ? L’âme s’entretient dans les relations. A commencer par la relation à Dieu, et c’est la prière. L’âme, elle est sur le registre de l’amour. Se savoir aimé, cela irrigue une âme. Se savoir aimé par Dieu, cela fait grandir son âme, cela demande de l’entretien, par la prière en particulier. Etre aimé de Dieu ou de ses proches, cela nous projette vers les autres. Une âme en bonne santé appartient à quelqu’un qui est capable d’aimer.

Jésus insiste sur la santé de l’âme avant le souci du corps. Et il fait le lien avec la foi. Avoir le souci de son âme, c’est ne pas renier Jésus ni son statut d’enfant de Dieu. Si on se coupe de sa relation à Dieu, pour ceux qui le connaissent, on se coupe de sa propre identité, de son âme. D’autant plus qu’il y a le mal qui rôde. St Paul nous en parle. Et seul le Christ peut nous sauver du mal et du péché. Alors si on se coupe du Christ, de son amour, le mal peut avoir plus d’emprise sur nous.

Nous avons aussi entendu la première lecture, celle du prophète Jérémie. Jérémie se plaint parce qu’il est persécuté. Un prophète est là pour annoncer des bonnes nouvelles de la part de Dieu, mais aussi tout ce qui dévie par rapport à la loi de Dieu. Jérémie sera arrêté pour avoir dénoncé les mauvaises pratiques de son peuple, il sera enfermé dans une citerne où il va s’enfoncer dans la boue avant d’en être retiré. On parle de jérémiades pour quelqu’un qui pleurniche, qui se plaint toujours. C’est injuste pour Jérémie qui a toujours mis son rôle de prophète en premier dans sa vie, dès son plus jeune âge, avant ses satisfactions personnelles. Jérémie a le souci de son âme, mais surtout celle de son peuple. Et c’est pour cela qu’il est prêt à donner sa vie. Il est le prophète qui préfigure le mieux le Christ, qui ressemble le plus à Jésus dans sa Passion, en aimant son peuple jusqu’à donner sa vie.

Nous sommes aussi des prophètes. Pas tellement persécutés aujourd’hui mais en allant parfois à contre-courant des courants dominants. Nous ne sommes pas dans le culte du corps, mais dans l’entretien du corps au service de toute la personne, de son âme. Notre foi nous met aussi au service de toute la société, au service de nos frères et sœurs en humanité, pour défendre la dignité de chacun, le respect de leur corps, de leur intelligence, de leur âme. Le respect de l’environnement fait aussi partie de notre foi. Notre monde a une âme parce qu’il est créé par notre Père du ciel. Soyons les défenseurs de la vie sous toutes ses formes. Et sachons entretenir l’âme du monde par notre foi, notre fraternité et notre souci de justice, par notre amour dont la source est en Dieu.

P. Jean-Christophe Cabanis

Jr 20, 10-13 ; Ps 68 (69), 8-10, 14.17, 33-35 ; Rm 5, 12-15 ; Mt 10, 26-3

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